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Partir à 64 ans, c’est travailler plus longtemps pour gagner moins à la retraite !

publié le 16/02/2023 à 22:51, modifié le 20/02/2023 à 11:59

Les unes après les autres depuis la réforme Balladur en 1993, les réformes des retraites participent à nous faire travailler plus longtemps et au final, à percevoir des pensions plus faibles. C’est la double peine…

L’urgence, c’est d’augmenter le pouvoir d’achat, pas de reculer l’âge de départ à la retraite.

Avec la réforme des retraites défendue par le gouvernement d’Elisabeth Borne, tous les salariés.es vont prendre deux ans fermes, mais ce n’est pas tout. Le projet de loi veut non seulement réduire la durée espérée passée à la retraite, mais en plus, il va entraîner une baisse du niveau des pensions. 

C’est la seule réforme qui joue à la fois sur l’âge légal de départ et sur le nombre d’annuités à cotiser. 

« Combien de salarié.es pourront répondre à ces conditions de plus en plus inatteignables pour vivre dignement leur vie de retraités ? », interroge Thomas Vacheron, membre de la direction confédérale CGT, en charge, avec Catherine Perret et Sandrine Mourey du dossier retraites.
 

La plus brutale et violente des réformes 

De tous les coups de butoir contre le système des retraites, la réforme Dussopt est la plus brutale et la plus violente !
Pourquoi ? Parce qu’avec le recul de l’âge de départ à 64 ans et l’augmentation accélérée du nombre de trimestres à valider (42 puis 43 annuités en 2027 au lieu de 2035 pour une retraite à taux plein), nous allons devoir travailler plus longtemps pour au final, gagner moins d’argent.

Le cumul de ces deux mesures est d’une extrême violence sociale.

Quelle femme de ménage, quel ouvrier du bâtiment, quel aide-soignant, quelle infirmière, quelle ouvrière du textile, quel chauffeur routier travaille 43 années cumulées, jusqu’à 64 ans et va réussir à avoir une pension complète à taux plein ?  Avec l’intensification du travail en France, quel cadre sous pression peut y arriver aussi ?

On va augmenter le nombre de travailleurs en fin de carrière très pauvres

Dans les faits, très peu de salariés peuvent atteindre ce but, surtout avec les multiples ruptures de contrats de travail des seniors avant 60 ans… La moitié des actifs de plus de 60 ans ne sont plus au travail aujourd’hui parce qu’ils sont au chômage, en maladie ou au RSA. 

Avec la réforme Dussopt, on va créer un sas de précarité entre la vie active et le moment où on peut faire valoir ses droits à la retraite. Et augmenter le nombre de travailleurs en fin de carrière très pauvres. 

Et une fois à la retraite à 64 ans, celles et ceux qui n’auront pas réussi à valider tous leurs trimestres ou qui auront de longues périodes avec de faibles salaires pour le calcul des 25 meilleures années de carrière seront soumis.es à une décote et percevront une pension encore plus faible. Cumulés, tous ces phénomènes nous conduisent à travailler plus et à gagner moins.

La CGT demande le droit de partir à la retraite à un âge raisonnable. Nous défendons le retour de la retraite à 60 ans, aucune pension en dessous du Smic parce qu’aujourd’hui, des millions de retraités touchent moins de 1 100 euros par mois !

 

 

 

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