Les changements à la poste en 2023 entraîneront des conséquences pour les travailleurs et les usagers. Avec la fin du timbre prioritaire et de la distribution tous les jours, à l’horizon 2024, la moitié des emplois de facteurs pourrait disparaître.

Sous couvert d’offrir aux clients un courrier « plus écologique qui répond à l’évolution des usages », La Poste fait le choix de priver une part conséquente de la population de ses services.

Avec la suppression du timbre rouge et la mise en place de la Nouvelle Gamme Courrier depuis le 1er janvier 2023, les usager-e-s ne voient plus passer le facteur à leur boîte aux lettres que  2 fois dans la semaine, sauf s’ils reçoivent un colis, une lettre recommandée ou parce qu'abonnés à la presse quotidienne (colis et recommandés qui restent des produits avec un nombre stable).

Les facteurs continuent à travailler 6 jours sur 7 mais la distribution du courrier passe en « J+3 ».  

Le choix du timbre numérique balaye d’un revers de main les 16.5% de la population française souffrant d’incapacité à se servir des outils numériques ou résidant en zone blanche. Pour les plus de 75 ans, le chiffre grimpe à 67,2%.  

La Poste restait quasiment le dernier service public de proximité.

Elle tient un rôle central dans la société, il y a de fortes attentes de la part des populations à son égard. 
Après avoir démantelé son réseau de bureaux de poste, La Poste démantèle ainsi son réseau d’acheminement et de distribution en s'appuyant sur la seule logique financière. 

La nouvelle norme permettra, avec l’aide de l’IA (intelligence artificielle), de diviser par deux les points de distribution quotidiens et d'allonger encore un peu plus les tournées des postiers.

Une telle restructuration du courrier, qui priorise la productivité à la qualité de service et au service public, a des conséquences lourdes sur l’emploi, et ce dans l’ensemble des métiers de la Poste.

“Ce plan de suppression d’emploi massif sans précédent, que préparent les dirigeant-e-s de la Poste avec l’aval du gouvernement va accentuer les inégalités territoriales, peser négativement sur le sentiment d’abandon et le manque de lien social exprimés par la population lors des mouvements sociaux de la période récente, participer à accroître la précarité et sceller la fin d’un personnage auquel les français sont viscéralement attachés « le facteur »” analyse Christian Mathorel Secrétaire Général de la CGT-FAPT.