publié le 27/01/2023 à 12:05, modifié le 09/02/2023 à 11:39
Plus le texte de la réforme des retraites défendu par le gouvernement est décortiqué, plus l’injustice sociale du projet s’affiche au grand jour. Non seulement inique et injustifiée pour l’ensemble des travailleurs.euses, la réforme s’avère discriminante envers les femmes.
Sept mois de plus pour les femmes nées en 1966 au lieu de cinq pour les hommes de la même génération, 9 mois si elles sont nées en 1972 contre 5 pour les hommes, 8 mois contre 4 pour les hommes de la génération 1980.
Voici les effets concrets de la réforme des retraites revélés par l’étude d’impact qui accompagne le projet de loi présenté le 23 janvier en conseil des ministres.
Commandée par le gouvernement, l’étude montre que les femmes devront repousser l’âge auquel elles prennent leur retraite, bien plus tard encore que les hommes !
« Le gouvernement est pris la main dans le pot de confiture. C’est une nouvelle démonstration de l’injustice sociale du projet, c’est très grave », commente Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de la Cgt des cadres et techniciens (UGICT-CGgt), et pilote du collectif Femmes-Mixité au sein de la confédération.
Interrogé par La Chaîne parlementaire, Franck Riester, le ministre des relations avec le Parlement, a été obligé de l‘admettre : « Les femmes sont évidemment un peu pénalisées » (…) On n’en disconvient absolument pas. (…) On n’a jamais dit (…) que tout le monde était gagnant, on demande un effort aux Français ». Aux Françaises tout particulièrement…
Aujourd’hui déjà, femmes et hommes ne sont pas à égalité devant la retraite. Les carrières sont plus courtes au féminin, et c’est pour cela que la nouvelle réforme aura un impact négatif sur les femmes. Car toutes les réformes qui consistent à allonger les durées de travail défavorisent les femmes, plus nombreuses à avoir des carrières incomplètes : 40 % partent à la retraite avec une carrière incomplète.
Elles sont plus nombreuses à travailler à temps partiel, ont des carrières hachées car avec l’arrivée d’enfants, ce sont très majoritairement elles qui suspendent leur carrière, voire l’interrompent. Et pour couronner le tout, « leurs salaires sont inférieurs en moyenne à celle des hommes », constate l’étude. L’écart est de 28% en moyenne, ce qui affecte le montant des pensions, 40% plus faibles en moyenne que celles des hommes (28% si l’on intègre les pensions de réversion).
« Le gouvernement instrumentalise la cause des femmes, martèle qu’elles seront les grandes gagnantes de la réforme : c’est du féminisme washing. Elle ne corrige en rien les inégalités, ni de salaire, ni de pension », dénonce Sophie Binet. La preuve par les chiffres de l’étude d’impact et cette fois, il ne peut pas les distordre.
Les fichiers joints :
Union Départementale CGT 86 - http://cgt-ud86.org