publié le 11/01/2023 à 11:10, modifié le 21/01/2023 à 13:10
La réforme des retraites présentée par Élisabeth Borne vise, une fois encore, à baisser les pensions et à obliger les salariés et les fonctionnaires à travailler plus longtemps.
« Neuf Français sur dix qui partent à la retraite perçoivent une pension intégrant des éléments de solidarité constitutifs du système actuel et menacés par la réforme du gouvernement », Catherine Perret, secrétaire confédérale de la Cgt.
Le système français de retraite, mis sur pied au lendemain de la seconde guerre mondiale, a déjà fait l’objet de huit réformes.
Elles ont toutes été guidées par la volonté de remettre en cause le droit à partir en retraite à 60 ans institué en 1982, et d’obliger les salariés et les fonctionnaires à travailler plus longtemps.
Pour y parvenir, les gouvernements libéraux successifs ont eu recours à différentes mesures : prise en compte des 25 meilleures années de salaire dans le calcul des pensions, contre dix auparavant, pour les salariés du privé et allongement de la durée de cotisation dans le public, avec, pour conséquence, la baisse des pensions, en particulier des femmes et de celles et ceux ayant connu des périodes de chômage ou de précarité.
Le recul de l’âge de la retraite à 62 ans, poursuivait le même objectif, plaçant nombre de salariés devant l’obligation de travailler plus longtemps, voire jusqu’à 67 ans pour échapper à une décote de leur maigre pension.
Plus d’un salarié sur deux n’est déjà plus en emploi à 60 ans, plongé dans une situation d’extrême fragilité, voire au RSA pour une part non négligeable d’entre eux.
« Les travailleurs doivent pouvoir aborder la retraite avec un niveau de pension suffisant pour vivre correctement et à un âge qui permette d’aborder, sans incapacité, cette période d’une nouvelle vie qui est d’utilité économique et sociale », Catherine Perret, secrétaire confédérale de la Cgt, en charge des retraites et de la protection sociale.
La réforme annoncée pousse plus loin encore cette logique de réduction des dépenses sociales. Qualifiée de « paramétrique » par le gouvernement, car modifiant l’âge de départ à la retraite et le nombre de trimestres cotisés pour une pension à taux plein, cette réforme qui ouvre la voie notamment à la suppression des régimes spéciaux considérés comme trop coûteux et à une attaque renforcée contre les droits familiaux, induirait, en réalité, un changement en profondeur du système actuel.
Elle consacrerait aussi un basculement vers l’impôt, du financement des retraites dont le pilotage ne serait plus assuré par les représentants des salariés, mais par le gouvernement et le législateur, au détriment de la démocratie sociale.
Union Départementale CGT 86 - http://cgt-ud86.org